Synopsis
Barbara la femme à barbe survit en jouant son spectacle de village en village dans l'Europe et dans le monde entier. Nous sommes dans les années 30, elle travaille désormais à son compte. Comme tous les soirs, Barbara ouvre le Show avec un numéro de danse, lorsque elle assiste incrédule à l’incendie de sa caravane. Sa maison, ses effets personnels, ses souvenirs... et en définitive son passé comme son avenir disparaissent dans les flammes.
En compagnie du public et des quelques objets qu’elle réussit à sauver, Barbara va se confier sur ses expériences passées, ses désirs ardents, ses craintes… tout en poursuivant l'un après l'autre les numéros de son spectacle, comme toute professionnelle qu'elle est - et femme extra-ordinaire !
La Mujer Barbuda
Est la première pièce étrangère à laquelle Madeline Fouquet participe et qui ne soit pas de sa compagnie franco-romano-espagnolo-danoise, la fameuse BODOBODÓ Production. En juillet 2015, elle a effectivement eu la joie de mettre en scène et de diriger Zoraida Casas dans sa première pièce La Mujer Barbuda à Chiclana de la Frontera, (Andalousie – Espagne).
Le projet était ambitieux : Zoraida avait à cœur de créer une pièce qui évoque les exclus et les habitudes malheureuses de notre société qui aimerait que tout soit normé, cadré, contrôlable – cela, afin de faciliter le confort de chacun. Le confort consumériste et individuel, cela va de soi ! Une femme à barbe est forcément un être inacceptable en regard de cette quête au tout-irréprochable et lisse.
La Mujer Barbuda, sa création
Fin mars, une première semaine de travail, de discussions, d’immersion dans cet univers freak, d’improvisations et de jeu sur le plateau a réuni les deux artistes en France (Touraine) histoire de régler le processus de création sur une machinerie commune. Zoraida nageait dans ce thème depuis plus de six mois déjà, suite à la semaine française, elle a poursuivi investigations et écriture de son côté. Si bien qu’à l’arrivée de Madeline en Espagne, elles avaient 4 semaines, 28 jours et 29 nuits pour adapter les textes, les accorder, les éprouver, les peaufiner, les enrichir et plus que tout : les mettre en scène, en jeu, en lumière et en bouche. Sacrée création, sacré timing !-)
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Créer en plein été… en Andalousie !-)
Cela revient à jongler avec la chaleur, le soleil, les moustiques, les horaires, les siestas et les gouttes… celles qui viennent du boulot et celles qui naissent d’elles-même… sans fin. Wow ! Madeline a pourtant habité et travaillé en Espagne, en Andalousie, au Mexique mais el calor andalous de l’été, c’est une jolie fournaise. Nous avons donc eu le plaisir d’être accueillies (à l’ombre !-) en résidence au Teatro Moderno de Chiclana de la Frontera, là même où s’est joué la première de La Mujer Barbuda le 12 août 2015.
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La Femme à Barbe
Laissons la parole à l’auteur et interprète de la Mujer Barbuda : Zoraida Casas.
La figure de la femme à barbe conjugue la sensualité féminine et la force masculine, elle nous fait rêver de mondes inconnus et exotiques. Avant que la science ne donne d’explication concernant ce phénomène, les femmes à barbes étaient les étoiles des cirques, foires et freak-shows. Le processus de création nous a amené à découvrir la biographie de nombreuses femmes à barbes ayant connu des trajectoires différentes, et dont nous nous sommes inspirées. Car au-delà de l’image de ces femmes à la barbe longue et touffue, nous ne savons finalement que peu de choses sur elles. Quels sont les sentiments, les inquiétudes, les désirs ardents de ces « phénomènes humains » dès que le rideau se baisse ? Barbara la femme à barbe, la protagoniste de notre histoire, est l’une de ces artistes ambulantes, elle nous invite aujourd’hui à son spectacle pour découvrir son monde.
La Direction et la Mise en Scène
En quelques mots :
Je n’ai pu que dire oui à cette formidable proposition car une Femme à Barbe appartient forcément à la communauté des exclus, des mal aimés, donc… des Bouffons. Ceux qui connaissent la misère du monde, sa dureté, sa cruauté, ceux qui la subissent et nous la renvoie en pleine face. Leurs plaies sont le revers de nos peaux lisses, leurs cris sont les plaintes qui nous étouffent, et leur lucidité sont remplies d’une humanité puissante qui mérite tellement d’être mise en lumière, en douceur… D’être prise en compte, tout simplement !
Je savais que cet univers serait donc propice à travailler le Bouffon (de théâtre), son auto-dérision, sa satire (superbe matière en ce drôle de 21e siècle !). Propice aussi au travail du Clown : son rapport direct au public, sa sincérité, sa maladresse, son optimisme géant et si humain, son rythme bien à lui… Zoraida m’a connue dans des spectacles clownesques et bouffons, je savais bien ce qu’elle attendait de moi !-)
